Podcast
20 février 2024
Circular4Good, épisode n°7 : Schneider Electric face aux défis circulaires, avec Esther Finidori
Dans ce 7ème épisode du podcast de Circular4Good, Grégory Richa et Aurélien Gohier reçoivent Esther Finidori, Vice-Présidente Stratégie et Développement durable chez Schneider Electric France.
Dans le tourbillon des débats sur la durabilité, Schneider Electric se positionne en avant-garde de l'innovation durable et de l'économie circulaire.
Septième capitalisation boursière du CAC 40, ce mastodonte du secteur énergétique a fait de la dimension écologique un axe stratégique prioritaire, montrant au passage qu’il est possible de concilier progrès, performance financière et développement durable.
Esther Finidori porte sur l'émission Circular4Good la parole du groupe Schneider Electric et évoque les nombreux défis que pose la circularisation d’une entreprise fondée sur des principes linéaires.
Pourquoi intégrer l'efficacité énergétique et la gestion durable des ressources dans ses produits et services ? Comment appréhender la gestion stratégique des flux et des données circulaires dans un contexte linéaire ?
Explorez les enjeux, les stratégies et innovations mises en œuvre par Schneider Electric pour naviguer dans ce nouveau paradigme.
Essaimer une culture d’innovation et d’initiatives pour une économie circulaire
À une époque où les défis environnementaux exigent des réponses urgentes et innovantes, des entreprises comme Schneider Electric se positionnent en première ligne de l'innovation durable et de l'économie circulaire.
Si cette approche n'est pas unique à Schneider Electric, l’entreprise se distingue néanmoins par sa volonté assumée de traiter la question écologique comme principe prioritaire.
En témoigne le sommaire de son Rapport de développement financier et durable 2022, où figure en première place la stratégie du groupe en matière de durabilité.
L'adoption de pratiques d'efficacité énergétique et de gestion durable des ressources est désormais essentielle pour les entreprises aspirant à un avenir prospère.
Dans ce contexte, Schneider Electric montre que l'innovation peut coexister avec le respect de l'environnement, mais aussi que la durabilité peut s'aligner avec la rentabilité et offrir un modèle viable pour les entreprises en quête de réussite durable.
Plus que de technologie, il est ici question de la naissance d’une culture à part entière.
Quand des phares industriels comme Schneider Electric expérimentent des solutions aux défis écologiques, ils essaiment une culture d'innovation qui pave la voie à un avenir où les technologies vertes et les pratiques éco-responsables font partie intégrante des offres et des stratégies commerciales.
Mais le défi est de taille, a fortiori quand on est :
- une entreprise du CAC 40 nativement linéaire,
- présente dans plus de 100 pays,
- qui emploie plus de 135 000 collaborateurs,
- qui affiche des milliers de références produits à son catalogue,
- et dont +90% des émissions de CO2 du groupe se produisent en amont de sa chaîne de valeur, à travers sept niveaux de fournisseurs, de la mine à l’usine (source).
Un état des lieux qui souligne l'importance pour une entreprise de la gestion de sa chaîne d'approvisionnement et des partenariats dans les efforts de réduction des émissions de CO2.
Comprendre et optimiser les flux dans l’économie circulaire
La transition vers une économie circulaire requiert une révision fondamentale des flux traditionnels de production et de consommation.
« Une entreprise qui n'est pas dans cette anticipation stratégique [...] ne pourra pas fonctionner dans le monde de demain », souligne Esther Finidori, qui met en évidence l'importance de « boucler certains flux de matière » dans le contexte de 2050.
L’invitée de l’émission développe : « Le circulaire, pour moi, c'est l'anti-lean. Ça fait 40 ans, 50 ans, [...] que les entreprises industrielles tentent de s'optimiser sur la stratégie du lean qui a été entièrement conçue pour tout rendre efficace dans des boucles parfaitement linéaires. D'un coup, on se dit que l’on va créer des flux retours dans l'autre sens. Au lieu d'apprendre à fabriquer, à assembler, on va apprendre à démonter. Et ça change tout.
En effet, l’économie circulaire a pour particularité de renvoyer les produits et matières qui se trouvent sur la marché vers son producteur original, afin qu’ils soient démantelés, réparés et/ou réutilisés dans des produits remanufacturés, avec le moins de déchet possible.
C’est ce phénomène de boucles concentriques qu’illustre le fameux papillon circulaire de la Fondation Ellen MacArthur.
Source : Ellen MacArthur Foundation, Circular economy systems diagram, 2019.
Mais, pour les entreprises historiques multi-pays et multi-marchés qui ont passé les dernières décennies à perfectionner leurs chaînes d’approvisionnement et leur gestion des flux sur site dans un contexte linéaire, l’approche multidirectionnelle des flux circulaires exige une gestion plus complexe et intégrée des matériaux et des produits.
Reprendre ses produits, d’accord. « Mais à travers quelle infrastructure ? Sur quels docks de réception ? À ventiler vers quel espace de tri ? Quelles nouvelles compétences métiers sont-elles nécessaires sur site ? Sur quels espaces de travail ? Quels critères de performance et quelles techniques de management appliquer ? Quel outillage ? Quels nouveaux savoir-faire industriels ? », questionne Esther Finidori.
Boucler les flux pour minimiser le gaspillage et maximiser l'utilisation des ressources nécessite bien plus qu’une déclaration d’intention.
Le processus appelle les industriels à réinventer leurs processus logistiques pour s'adapter aux exigences du circulaire.
Retrouver ses produits et organiser leur collecte, deux défis majeurs, invite à créer de nouveaux types de partenariats, à co-designer de nouveaux concepts et de nouveaux modèles d’affaires.
Se lancer dans cette aventure grisante, c’est adopter un esprit pionnier, explorer des horizons industriels encore sauvages, et s’offrir la chance d’aborder les rives d’un monde vierge de tout regard humain.
Telle est la quête de Schneider Electric et de tous les avant-gardistes de la transition vers l’économie circulaire.
Cet engagement audacieux vers l'inconnu représente certes un défi, mais aussi une opportunité unique de redéfinir les fondements de l'industrie pour un avenir durable et responsable (les plus pessimistes diront : « pour un avenir, tout court »).
Puis, au-delà de la gestion physique des flux, l'économie circulaire soulève une question capitale : celle de la gestion des données.
Réinventer les modèles d’affaires pour une économie circulaire
Au-delà de la simple modification des processus opérationnels, l'adoption de l'économie circulaire requiert une révision fondamentale des modèles d'affaires actuels.
Les entreprises devront surmonter des obstacles en termes de coûts, d'investissements en R&D, de restructuration des chaînes d'approvisionnement, de rapports commerciaux, etc.
La transition vers une économie circulaire soulève également d'importants défis juridiques et politiques.
Les réglementations actuelles, souvent conçues pour un modèle économique linéaire, et très différentes d’un pays à l’autre, sont à la fois un frein pour la création d’un modèle de circularité uniforme, si tant est qu’un tel modèle puisse exister, et trop timides dans leurs incitations aux entreprises et aux consommateurs.
La collaboration entre les gouvernements, les entreprises et les consommateurs est donc essentielle pour créer un environnement circulaire enveloppant, ouvrir la voie à de nouvelles opportunités commerciales et offrir une plus grande résilience de toutes les couches de la société à long terme.
La bonne nouvelle ? Les pratiques circulaires sont inter-sectorielles, universelles et flexibles. Les industries de l'électronique, de la mobilité ou encore ou de l’agro-alimentaire adoptent déjà des stratégies similaires.
C’est dire combien les opportunités pour les entreprises innovantes sont considérables et représentent un nouvel horizon de croissance économique dans lequel humains et environnement ont toute leur place.
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