Événements
9 octobre 2023
Renaissance industrielle et circularité : redéfinir l’industrie pour l’avenir (#BIG2023)
L’équipe d’OPEO était présente au salon #BIG2023 organisé par Bpifrance ; ni plus ni moins le plus grand rassemblement business d’Europe ! L’occasion de partager un bilan commun des interventions de Grégory Richa, Directeur associé chez OPEO, et Aurélien Gohier, Directeur de la communication d’OPEO.
Alors que Grégory Richa exposait l’importance vitale de la circularité dans l’industrie contemporaine, Aurélien Gohier abordait la nécessité de redéfinir notre rapport à l’industrie et de comprendre son rôle central dans la société — en compagnie d’Anaïs Voy-Gillis, Docteure en géographie et chercheuse sur les questions industrielles.
Pourquoi la transition industrielle vers des modèles circulaires est-elle nécessaire ?
Pourquoi toutes les entreprises devront-elles rapidement revoir leurs modèles d’affaires ? (Et pourquoi le recyclage ne permettra pas de sauver le modèle linéaire).
Comment créer un nouvel imaginaire industriel pour changer les regards qui sont portés sur le secteur ?
Dans cet article, découvrez une vision optimiste et pragmatique de ce que pourrait être l’avenir de l’industrie française.
Revitaliser l’économie circulaire
Lors de son intervention au salon #BIG2023, Grégory Richa soulignait un contraste frappant entre le passé et le présent de l’économie circulaire :
« Depuis plus d’une centaine d’années, les études sur Paris montrent que l’industrie était 60 % circulaire. Aujourd’hui, seule 7,2% de l’économie mondiale est circulaire. »
De quoi ce déclin est-il l’expression ?
Ces 60 dernières années, nous avons assisté au glissement progressif vers une économie linéaire, dominée par un cycle de consommation excessive et de gaspillage.
Surproduction alimentaire et surconsommation textile se conjuguent, entre autres, à la pénurie des matières premières (cf. crise des semi-conducteurs, pénurie de médicaments).
Dans un contexte d’urgence environnementale et de rareté des matériaux, Grégory Richa propose d’adopter de nouveaux modes de production-consommation pour mettre un terme à l’obsolescence généralisée et assurer l’avenir de nos ressources et de nos modes de vie.
Une seule proposition semble remplir cette promesse : renouer avec les principes de l’économie circulaire.
Pour cela, il faut commencer par reconnaître les limites des systèmes en place, en particulier dans le domaine du recyclage.
La désillusion du recyclage
Face à la magnitude des enjeux socio-économiques et environnementaux, la vision idéalisée du recyclage comme solution miracle se heurte à une réalité plus nuancée.
« Le recyclage, c’est une équipe de foot qui joue à 8 contre 11. Vous faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez dans cette histoire de chaîne de valeur. »
Derrière ce constat, Grégory met en lumière la lutte déséquilibrée entre les efforts de recyclage et les immenses volumes de déchets produits quotidiennement.
Pour rappel, en 2019, chaque Français produisait en moyenne 582 Kg de déchets ménagers et assimilés (DMA) par an (ie. comprenant les déchets des particuliers + des petits commerces implantés dans les villes et qui bénéficient du même service de ramassage que les particuliers). Or, selon l’ADEME, la même année, seulement 30 % des DMA étaient orientés vers le recyclage.
À titre d’exemple, 90 % du verre plat est simplement enfoui, faute de processus de recyclage adéquats, indique Grégory Richa.
Le recyclage montre donc une efficacité toute relative et un impact très limité. Nos systèmes de recyclage actuels ne font souvent que déplacer le problème au lieu de le résoudre.
Surtout, le fait de devoir recycler d’énormes quantités de déchets est en soi le signe d’une économie qui produit trop, qui consomme trop, et qui pense trop peu à la durabilité de ses produits.
En clair, le recyclage se présente davantage comme le symbole d’un échec dans notre approche de la production-consommation qu’un marqueur de progrès.
Lire aussi : Industrie circulaire et recyclage : les meilleurs déchets sont ceux qu’on ne produit pas.
Repenser les modèles d’affaires : une nécessité
Dans sa vision transformative, Grégory Richa met l’accent sur l’importance de revoir les modèles économiques actuels :
« Quand on parle de réindustrialisation, il y a une nouvelle industrie, qui est celle de la maintenance, de la durabilité, du rétrofit, du refurbishing », explique-t-il.
(Le rétrofit et le refurbishing consistent respectivement à moderniser et réparer un produit pour prolonger sa durée de vie.)
Autrement dit, pour parvenir à une véritable circularité, il faudra à la fois transformer nos pratiques de consommation et repenser la manière dont les entreprises conçoivent et vendent leurs produits.
L’expert souligne la nécessité d’abandonner les modèles basés sur l’obsolescence programmée qui contribuent à perpétuer le cycle linéaire « extraire-fabriquer-consommer-jeter ».
Une nouvelle direction à prendre donc, mais qui vient avec ses propres défis pour les entreprises : celui d’innover et de s’engager dans la création de produits durables et respectueux de l’environnement.
Cas d’usage et opportunités
Innovation, engagement et esprit pionnier peuvent mener à une gestion plus responsable des ressources dans tous les secteurs.
Des entreprises comme Saint-Gobain commencent à exploiter le verre plat mentionné plus haut pour créer du verre moins carboné.
Dans le secteur du textile, des marques comme Petit Bateau et Okaïdi ont adopté des modèles qui intègrent des services de revente et d’achat d’occasion pour leur seconde main.
(Pour rappel, 400 000 tonnes de nouveaux vêtements arrivent sur le marché chaque année. C’est dire les opportunités d’innovation économique qui restent à explorer !)
Mob-ion révolutionne le secteur de la mobilité en fabriquant des scooters électriques et des batteries à longue durée de vie, de manière circulaire (ie. éco-conçus et labellisés « Origine France Garantie »).
Ces entreprises ont pris conscience de l’importance d’adopter de nouveaux modèles d’affaires pour traiter les nouvelles attentes des consommateurs et les enjeux environnementaux.
Mais cette renaissance industrielle ne pourra se faire sans l’adhésion des citoyens, premiers maillons de la réindustrialisation. Alors que l’industrie a disparu de leurs regards ces 40 dernières années, les Français doivent se réapproprier le sens de leur industrie, passée, présente et à venir.
Repenser l’imaginaire industriel
« L’imaginaire industriel ne se ravive pas sur décret. Il se crée organiquement », souligne Aurélien Gohier lors de son intervention au salon #BIG2023
Après une longue période d’invisibilisation de l’industrie, les Français méritent une révision sincère de leur projet industriel commun.
La bonne nouvelle ? Les consciences semblent déjà prêtes pour ce changement :
66% des jeunes français et 84% des travailleurs du secteur ont une image positive de l'industrie (Harris Interactive, 2019).
Ainsi, plutôt que de chercher à « réenchanter » l’industrie, la question ne serait-elle pas plutôt de comprendre collectivement ce qu’elle est et ce qu’elle incarne ?
Le terme « ré-industrialisation », par exemple, entrave notre capacité à voir l’industrie comme vecteur de progrès. Le préfixe « re » suggère l’idée de remettre une pièce dans une machine obsolète qui ne reflète ni la réalité du secteur, ni son avenir.
De quel avenir parlons-nous, justement ?
Redécouvrir ensemble le projet fédérateur de l’industrie
Aurélien fait le constat suivant : « Même si nous trouvions toutes les solutions d’images autour de l’industrie, nous aurions toujours un problème : c’est que l’industrie est coincée ».
Le renouveau de notre industrie passera par la redécouverte, ensemble, de ce que l'industrie peut offrir en réponse aux défis socio-environnementaux et aux aspirations de chacun.
« Nous ne pouvons forcer un nouveau récit, mais nous pouvons créer un espace où des millions de Français pourront trouver le sens, la valeur et la pertinence de l'industrie dans leur vie, pour écrire et réécrire leur propre histoire. », écrit Aurélien dans une tribune sur LinkedIn, avant de poursuivre :
« C’est en façonnant un terrain propice à l’exploration personnelle et collective que l'industrie pourra devenir le pilier d’un projet fédérateur qui fait défaut aux Français depuis si longtemps. »
Au cœur de cette démarche ? L’approche circulaire se dévoile comme un puissant levier d’adhésion.
Conclusion — La vision d’une industrie française rénovée : vers la « Circular Nation » ?
Dans sa vision d’avenir, Grégory Richa envisage une industrie rénovée où la maintenance, la durabilité, et le réusinage deviendront des éléments centraux.
Cette nouvelle industrie, selon lui, doit changer radicalement la manière de produire et de consommer. Il encourage donc les industriels à adopter des pratiques circulaires, à la fois pour des raisons environnementales et pour leur potentiel socio-économique.
Cette approche circulaire engendrera une industrie qui préserve les ressources, stimule l’innovation et la création de valeur sur le long terme.
Conjointement, l’industrie circulaire nous invite à réimaginer notre quotidien et à réinscrire la France dans une dynamique positive, alignée avec les aspirations profondes de ses citoyens et les enjeux mondiaux actuels.
Comme l’exprime Aurélien Gohier sur LinkedIn, « viser la première place en tant que « Circular Nation », c’est redessiner un horizon intelligent pour notre avenir.
Dans cette quête, chaque pas compte et chacun de nous a un rôle à jouer :
Œuvrons pour insuffler un nouvel élan d’optimisme, de fierté et d'engagement dans les cœurs des Français.
Œuvrons pour inspirer le monde. »
Vous voulez pivoter vers de nouveaux modèles circulaires ?
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